Traduire le roman africain francophone en slovène

Auteurs-es

  • Katja Zakrajšek Université de Ljubljana

DOI :

https://doi.org/10.29173/af9438

Résumé

L’article commence par quelques considérations générales sur les littératures europhones en Afrique, notamment sur les relations complexes et assymétriques entre le contexte culturel original et la langue d’écriture. Dans ces conditions, les stratégies textuelles, et par corollaire, les choix de traduction, possèdent inévitablement une charge politique. La première partie présente une analyse bakhtinienne de certaines stratégies textuelles plus radicales, adoptées par différents écrivains africains francophones ; l’accent est mis sur les questions de l’appropriation de langue et de la représentation littéraire de pratiques linguistiques, particulièrement de l’hétéroglossie sociale, de ses implications sociales et politiques, dans les textes postcoloniaux écrits dans une langue européenne. À la lumière de cette analyse, la seconde partie explore les stratégies de traduction possibles, notamment dans les « petites » langues européennes, exemplifiées par le slovène. Selon le cas, ces stratégies peuvent comprendre la construction d’un nouveau registre virtuel dans la langue cible ; des transformations structurelles de la langue cible pour représenter celles opérées dans l’original déjà-traduit ; et l’adaptation de la translittération du matériau non traduit enchâssé. La discussion s’appuie en partie sur des traductions déjà existantes en slovène. L’auteure plaide pour une approche de traduction non assimilatrice, orientée vers la recréation, par les moyens de la langue cible et de l’hétéroglossie représentée et orchestrée par le texte source. Une telle stratégie aboutit à un texte qui se présente explicitement comme traduction : opérant une médiation entre des positions culturelles fluides, plurielles et hybrides, ce texte demande une participation active tant du lecteur que du traducteur, faisant valoir le « droit de l’autre à l’opacité » et ouvrant de nouvelles voies de communication entre des positions culturelles non dominantes.

Biographie de l'auteur-e

Katja Zakrajšek, Université de Ljubljana

Katja Zakrajšek est née en 1980. Après les études de littérature comparée, du français et de l’anglais à l’université de Ljubljana, elle se consacre aux littératures africaines en langues européennes comme chercheuse et comme traductrice (traductions en slovène de Nathacha Appanah, Ken Bugul, Ahmadou Kourouma, Achille Mbembe, Djibril T. Niane). Traductrice indépendante, elle prépare actuellement un doctorat sur le roman africain francophone à l’université de Ljubljana. Articles publiés (sélection): “K problematiki prevajanja afriškega evrofonskega romana v slovenščino [Considérations sur la traduction du roman africain europhone en slovène].” Ars&humanitas III/1-2 (2009). 157–172. “Potujitveni in prisvajajoči prevod v luči medjezikovnih razmerij moči [Défamiliarisation et assimilation dans la traduction à la lumière des relations de pouvoir entre langues].” Hieronymus: Journal for translation. 3.1-2 (2009). 7–20. “Postkolonialni dialogi [Dialogues postcoloniaux].” Primerjalna književnost 30.2 (2007). 19– 34. “Texte postcolonial et sa traduction.”Discours et écritures dans les sociétés en mutation. Itinéraires et contacts de cultures 39 (2007). 181–193.

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Publié-e

2010-11-21

Comment citer

Zakrajšek, K. (2010). Traduire le roman africain francophone en slovène. ALTERNATIVE FRANCOPHONE, 1(3), 13–25. https://doi.org/10.29173/af9438